Trouver sa place dans la société

Cet article a été écrit dans le cadre d’une super initiative lancée par Lucie, du blog World Travel Heart, qui a demandé à plusieurs personnes d’écrire sur le thème « Trouver sa place en société ». Vous pouvez découvrir les liens vers tous les articles sur son très joli blog plein de contenu pour s’inspirer, se motiver et cogiter ! Vous pouvez aussi la suivre sur instagram 🙂

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Tu conduis, sans trop savoir où aller et puis tu te mets à chercher une place pour te garer. Il y en a beaucoup, mais aucune ne te convient vraiment. Tu tournes en rond. Tu es perdu. Tu continues à rouler et tu aperçois une place, elle te semble bien mais tu hésites. En réalité, tu as peur de ne pas arriver à te garer correctement, tu as peur de ce que les autres pourraient penser de ton créneau, tu as peur de finalement changer d’avis et d’avoir choisi de te garer à la mauvaise place. Tu as peur de l’effort que cela va te prendre de repartir et d’aller en chercher une autre, après tout, tu as déjà fourni tellement d’effort pour trouver celle-ci. D’autres jours, peut être que, au contraire, toutes les places te semblent parfaites et n’en choisir qu’une te semble impossible. Tu voudrais être partout à la fois. Laquelle choisir ? Se garer à un endroit signifie-t-il y rester pour toujours ?

Tu as souvent tendance à oublier que si tu as des roues, c’est bien pour pouvoir rester mobile. Tu as tendance à oublier que tu as le droit de te tromper. Tu as tendance à oublier qu’il y a beaucoup de routes pour mener à un même endroit. Tu as tendance à oublier que ce n’est pas la destination qui compte mais bien le voyage, les rencontres, les expériences sur ton chemin. Tu as tendance à oublier que ce que les autres pensent de ta route les regardent eux, et non pas toi, que leur avis n’est que le résultat de leur propres expériences, perceptions, éducation, insécurités.

Tu as tendance à oublier que c’est ok d’être perdu et de tourner en rond, que c’est ok de demander son chemin ou de continuer à se perdre sur les petites routes de campagne. Tu as tendance à oublier que parfois si quelqu’un te fait des appels de phare, c’est pour ton bien. Tu as tendance à oublier que ce n’est pas parce que le GPS indique un certain itinéraire que tu es obligé de le suivre. Tu as tendance à oublier de régulièrement laver ton pare-brise, pour y voir plus clair. Tu as tendance à oublier de remercier les jours de pluie et d’orage, qui lavent ta voiture pour un nouveau départ.

Tu as tendance à oublier que même si tu sais où aller, si tu ne prends pas soin de ta voiture, tu n’iras pas bien loin. Tu as tendance à oublier que ce n’est pas l’apparence de ta voiture qui compte mais plutôt ta conduite (c’est le cas de le dire, hein) et la façon dont tu fais se sentir les autres voitures. Tu as tendance à oublier que même sur une route que tout le monde souhaite emprunter et qui semble embouteillée, il y a une place pour chacun, que tout redevient fluide à un moment donné, parce que même si vous prenez la même autoroute, celle-ci se sépare ensuite en une infinité de petits chemins, où chacun a sa place. Tu as tendance à oublier que même si il y a un code de la route à respecter, chacun a son propre style de conduite. Tu as tendance à oublier que si tu en as envie, tu peux baisser les vitres à fond et crier de toutes tes forces ou chanter à tue tête.

Trouver sa place, ce n’est pas forcément une question d’arriver quelque part ou de se placer à un certain endroit par rapport à d’autres personnes. Trouver sa place, c’est emplir tout l’espace vide qu’il existe autour de soi avec la personne que tu es vraiment. Tu es à la bonne place partout où tu es toi.

(Alors klaxonnes un bon coup et dis leur que tu arrives. C’est qui le pilote ?)

 

 

La dissonance cognitive ou l’art de faire des choses qu’on ne cautionne pas

Je ne comprenais pas comment les gens, après avoir vu une vidéo choc d’abattoirs et en avoir été dégoûté, choqué, traumatisé, pouvaient continuer à manger de la viande. Pas dans un sens où je jugeais leur comportement, mais dans un sens où je ne comprenais pas comment c’était possible d’un point de vue technique, cérébral. J’ai posé la question à Google et il m’a sorti tout un tas d’articles sur la dissonance cognitive, j’avais ma réponse !

On fait face à une dissonance cognitive quand plusieurs de nos croyances/pensées sont contradictoires et ne s’accordent pas entre elles ou qu’elles ne s’accordent pas avec notre action (la vertu est importante pour moi mais je fais un boulot où j’escroque les gens ou alors j’aime les animaux mais je les mangent). On fait alors face à un malaise interne, on sent en nous que quelque chose n’est pas logique dans notre comportement et ça nous dérange.

Plus les croyances/pensées sont importantes pour nous, plus la dissonance sera forte, c’est pour ça que les gens réagissent de manière différentes à certaines situations : après avoir vu des vidéos d’abattoirs certains vont y repenser pendant des jours… et d’autres auront oublié dans l’heure qui suit en fonction du degré qu’ils attachent à la souffrance animale. C’est pour ça que certaines personnes ne peuvent plus manger de lapins, ni de chevaux mais continuent de manger des moutons, parce qu’ils ont un lien affectif plus fort avec les lapins ou les chevaux et que leur mise à mort pour la consommation est insupportable pour eux, alors que pour les moutons, c’est moins grave.

Notre esprit n’aime pas les dissonances cognitives et adopte des stratégies qui vont les atténuer pour que les idées et actions contradictoires puissent continuer à exister en nous quand même. Il a différentes stratégies :

  • On évite d’y penser. On évite ou discrédite les personnes ou ce qui pourraient nous rappeler l’objet de notre dissonance : « oh nan mais on va pas parler des abattoirs à table alors qu’on est en train de manger quand même ! » Sous entendu que ça empêche d’apprécier son steak…
  • Se trouver des excuses. On se persuade que les animaux ne sont pas conscients et ne souffrent pas : après tout dans la pub des nuggests pour MacDo, on me dit que les poules sont très heureuses ! On se dit aussi que les poissons ne doivent pas sentir la douleur puisqu’il sont tellement différents de nous. On cherche à dissocier l’animal et la viande, on fait tout pour ne pas faire le lien entre le morceau de viande dans notre assiette et sa provenance.
  • Se convaincre qu’on a pas le choix. C’est souvent l’argument santé : je dois manger de la viande sinon je serai en mauvaise santé. Ou alors d’incapacité d’action : je n’ai pas le choix, ce n’est pas moi qui cuisine ou alors : manger vegan, c’est cher !
  • Se convaincre qu’on a déjà changé son comportement : j’ai déjà réduit ma consommation de viande de moitié, je n’achète que de la viande bio.
  • Changer effectivement son comportement : j’arrête de consommer de la viande. On arrête alors totalement le phénomène de dissonance cognitive : nos pensées sont en adéquation avec nos actions.

 

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Lisa Simpson face à un cas de dissonance cognitive

J’ai pris l’exemple de la viande parce que c’était ma question de départ mais je me suis rendue compte que c’est vraiment applicable à toutes notre vie quotidienne. Par exemple, je suis convaincue que les voyages en avion sur de courtes distances ou des longues distances juste pour le plaisir sont une aberration écologique mais à la fois j’ai bien envie de visiter l’Amérique du Sud un jour et ça va être compliqué d’y aller en barque… Et c’est aussi bien pratique pour aller voir ma famille qui habite à l’autre bout de l’Europe en 3h de vol au lieu de 2 jours de voiture ou de train ou de 45 jours à vélo (je l’ai sérieusement envisagé)… Et puis les week-end à 40€ aller-retour au Portugal ou à Londres sont bien tentants…

Je me pose aussi la question quand, dans le métro ou dans la rue un mendiant me demande de l’argent mais que je lui dis « j’ai rien sur moi, désolé » alors qu’en vrai j’en ai… Arg grand moment de malaise et grand débat avec moi-même : t’aurais pu lui donner une pièce quand même, au moins 20 centimes ça va pas te ruiner ! Oui, mais tu comprends mon porte-monnaie est inaccessible au fond de mon sac à dos et puis attend je peux pas non plus donner à TOUT le monde, ça fait une semaine que je donne quelque chose tous les jours, tu imagines additionné sur l’année ce que ça ferait !? En fin bref vous voyez bien la dissonance cognitive et les excuses que je me cherche.

Alors après peut être qu’il y a des choses qui justifient plus que d’autres nos actions ? Peut être que s’il me reste 3€ dans mon porte-monnaie et que j’ai besoin de cette somme exactement pour manger ce midi, on peut comprendre que je décide de garder l’argent et de ne rien donner. Si je suis sur une île déserte et que ma survie dépend de la consommation d’animaux, on peut aussi comprendre que j’en tue pour en manger.

Mais alors si j’ai au moins quelques pièces à donner ou que j’ai le choix de ne pas consommer de viande parce qu’il existe une abondance de nourriture autour de moi, est ce que toutes les excuses que je trouverais seront à chaque fois le résultat d’une dissonance cognitive que j’essaie d’accepter ? Peut être bien oui…

Et donc faudrait-il que je résolve tous les problèmes de dissonances cognitives auxquels je fais face ? C’est ce que j’ai essayé de faire quand j’ai découvert cette théorie et que j’ai compris ce qui se passait dans ma tête. J’ai essayé d’avoir le mode de vie le plus vertueux possible et d’aligner toutes mes actions à mes convictions. Ça a donné lieu à beaucoup de frustration et de colère… parce que du coup ça demande une rigueur extrême dans son raisonnement pour déterminer ce qu’il est bien ou non de ne pas faire et s’y tenir rigoureusement imposait trop de contraintes dans ma relation avec les autres et plus en général dans la vie en société, en tout cas de la manière dont je l’avais abordé à l’époque.

En faite, je pense que dès que le fait de vouloir régler toutes ses dissonances cognitives devient stressant ou qu’il nous rend agressif, c’est qu’il est devenu un problème en lui même. Et il faudrait alors accepter un peu de lumière et d’ombre à fois, accepter que, oui, on fait face à des dissonances cognitives tous le jours, mais qu’au moins essayer d’accorder ses convictions à ses actes et se poser des questions, c’est déjà bien.

Même si c’est pas parfait, même si des fois on est illogique, comme quand je fais un peu l’impasse sur un produit qui contient de l’huile de palme alors qu’habituellement je les boycotte ou comme quand je ne demande pas au restaurateur de me confirmer qu’il n’y a pas de lait dans ses galettes de sarrasin, mais que je le suppose seulement, juste parce que je n’ai vraiment envie d’arrêter de manger dans ma crêperie préférée… c’est déjà bien (?).

La conclusion de cet article semble plutôt s’orienter vers le fait qu’il faut se questionner, observer son comportement et faire de son mieux pour vivre en paix et en accord avec ses idées sans non plus en faire une fixation, parce que ça aussi, tout comme la dissonance cognitive, c’est un inconfort mental. Le but serait de trouver l’équilibre quoi.

À moins que… les trois derniers paragraphes et cette conclusion ne soient qu’une justification à toutes les dissonances cognitives que je ne voudrais pas prendre la peine de traiter… ahah toute la question est là et je n’ai pas encore la réponse…

Et vous ?
Est ce que certains comportements de votre vie quotidienne vous semblent être des dissonances cognitives ? Jusqu’où faut-il aller pour les supprimer et vivre en accords avec ses idées ?

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Paroles d’une ancienne accro au shopping

Le shopping.

Ce fut le grand amour entre nous deux. Un amour passionnel. Il m’aimait vraiment vous savez ? Il m’offrait sans arrêt des réductions et me disait tout le temps que j’étais belle avec mes nouvelles affaires ! Il était omniprésent dans ma vie. Dans les magazines, les gens parlaient de lui et donnaient des conseils sur les achats à réaliser. Sur les affiches publicitaires et à la télé aussi. Je dépensais pratiquement tout mon argent pour lui, mais quand on aime on ne compte pas, nan ?

J’étais heureuse à déambuler tous les week-end entre copines dans les rayons des magasins. Il faut dire qu’il sait vraiment y faire avec l’ambiance, il fait toujours en sorte qu’il y ait une lumière agréable, et à chaque magasin son style de musique ! Même quand je n’étais pas dans les centres commerciaux, je le retrouvais sur le net, wish list et cie, livraison en 48h.

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Mais un jour tout a viré au drame ! Au début, je voulais pas le croire, j’avoue que j’étais un peu dans le déni… Mais qui aurait pu croire que mon grand amour, la source de mon bonheur, cachait une part si sombre ? Je découvrais qu’il exploitait femmes et enfants pour faire produire les vêtements de mes marques préférées, qu’il polluait les rivières de villages à l’autre bout du monde et qu’il intoxiquait les gens à cause des produits dangereux utilisés pour teindre les vêtements (et qui par ailleurs se retrouvaient au contact de ma peau quand je les porte).

Alors évidemment, il s’est défendu hein!, Il m’a dit à l’oreille qu’il faisait ça parce qu’il m’aimait, qu’il faisait ça pour moi ! Mais j’ai compris… j’ai compris, qu’il n’était en fait qu’un manipulateur, qui, à travers toutes ces sollicitations d’achats me disait « hein hein, tu n’es toujours pas assez bien, essaie encore ! Achète donc autre chose pour continuer à m’enrichir, tant pis si ces vaux-rien crèvent, ils me coûtent pas cher et ne me poseront aucun problème vu qu’ils sont à l’autre bout du monde ahhahahahahah (avec un rire diabolique) ». Et un jour il m’a clairement avoué : « ahah, mais oui ma petite il faut remettre les pieds sur Terre, tu croyais quand même pas que j’allais te fournir autant de vêtements à bas prix sans que quelqu’un en paie les conséquences, quand même ? » 
Alors j’ai mis fin à la relation, hein, ça va de soi. Sans regret aucun, à part celui de m’être fait berner pendant tant d’années.
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Bon, c’est pas que je suis rancunière en amour, mais maintenant je mets en garde les autres parce que je sais qu’il est sournois et a beaucoup d’influence… surtout qu’il est soutenu par le gouvernement et certaines entreprises. Bah oui, il participe à la croissance, alors ils l’ont à la bonne, le shopping !

Mais moi, je vous le dis, vous valez mieux que ça ! Vous n’êtes pas vos vêtements, ni toutes les autres choses que vous possédez. Vous êtes VOUS et je ne doute pas un instant que vous soyez INCROYABLE. Vous n’avez pas besoin d’avoir encore 5 t-shirt soldés, 4 jeans soldés, 3 vestes soldées, 2 colliers pas soldés (bah oui faut bien craquer un peu), un lave linge soldé, un lecteur dvd soldé et des bigoudis soldés (bah quoi ça pourrait me servir dans une autre vie ?) pour ÊTRE quelqu’un. Bref, même tout nu ou habillé en sac poubelle vous êtes quelqu’un (incroyable découverte, je sais !).

L’argent que je ne dépense plus en shopping me sert maintenant à autre chose, comme à voyager, à aller voir un spectacle, un concert, aller au restau ! Et tout le temps que je ne passe pas dans les magasins, je le passe à faire des choses enrichissantes. Aaaah que c’est bon de vivre des moments, au lieu de passer du temps à acquérir des objets. 

Je me sens libre. Pourtant, avant je pensais déjà que j’étais libre. Bah oui quoi, j’étais libre d’acheter ce que je voulais et où je voulais et j’avais tellement de choix ! Mais elle est où la liberté quand c’est quelqu’un qui tire les ficelles de mes choix ? 

La liberté ne réside pas dans ma capacité à acheter n’importe quel objet, notamment parce qu’il est moins cher en période de soldes mais dans ma capacité à faire la différence entre mes désirs et mes besoins. Ça parait simple comme ça, mais combien de fois mon cerveau a élaboré des stratagèmes pour me convaincre que OUI j’ai vraiment besoin d’acheter ce vernis à ongle rouge alors que j’en avais déjà 4 pratiquement identiques à la maison !?

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Comme dans mon article sur les réseaux sociaux, je pense encore une fois que la clé est d’être honnête avec soi même. Pourquoi est ce que je veux tant l’acheter ? Qu’est ce que ça va m’apporter, honnêtement ? Y’a pas un p’tit problème de confiance en soi qui se cache là ? Qu’est ce que je veux prouver à qui en achetant tout ? Est ce qu’il ne vaut pas mieux acheter des vêtements moins souvent, mais de meilleure qualité ou alors d’occasion ?

BREF pour résumer,

Faites l’amour, le vrai, pas les magasins.

Une ex-amoureuse du shopping.

Paroles d’une ancienne addicte aux réseaux sociaux

Je regarde mon ancien compte instagram et je ne me reconnais plus. Je me demande comment j’ai pu poster tout ce que j’ai posté. Tout mon compte n’est rien d’autre qu’une mise en scène. Mes vacances, mes soirées, mes copines, mon copain, mes plats, mes achats, mes chats, les restos, sans oublier les quelques photos « artistiques » agrémentées de citations mystérieuses, comme si elles étaient reliées à des réflexions profondes alors qu’elles n’étaient que le simple résultat de mes recherches « citations inspirantes » sur google… Le but, c’était inconsciemment de montrer à quel point ma vie était cool, à quel point je faisais des trucs cool, à quel point j’achetais des trucs cool et à quel point je traînais avec des gens cool.

Je me suis mise à vouloir ce maillot de bain que toutes les filles d’instagram avaient, je voulais moi aussi partir vers des destinations stylées et faire des photos avec des piscines à débordement. J’ai commencé pour la première fois de ma vie à faire attention à mon poids alors que je n’ai jamais été en surpoids et que jusque là je me trouvais très bien comme j’étais, mais je voulais ressembler à ces photos qu’elles montraient. Je ne comprenais pas trop comment on pouvait en arriver à poster des photos de soi en maillot de bain, en petite tenue de sport ou presque à poil publiquement mais je voulais y ressembler. Mon fil d’actualité instagram s’est très vite rempli de filles sportives qui mangeaient sain et dont l’activité principale relevait du shopping.

C’était un peu comme avoir tous les jours quelqu’un qui dès votre réveil vous dit « coucou, tu n’es pas assez bien, fais donc comme moi, va faire du sport et du shopping pour être parfaite ! ». La lycéenne que j’étais était trop absorbée dans la course au conformisme pour me rendre compte de tout ça. Je voulais faire partie de la masse, je me cherchais mais je me suis plus perdue qu’autre chose. Bref, je pourrais faire une longue description de la personne accro aux réseaux sociaux et égocentrique que j’étais parce que je n’ai même pas encore évoqué ici Facebook ou Snapchat, mais je vais me contenter d’essayer de répondre au pourquoi du comment.

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Pourquoi je voulais autant mettre ma vie en scène ? Pourquoi je passais tellement de temps à regarder celle de mes copines ou celle de personnes que je ne connaissais même pas ? Pas besoin d’avoir un doctorat en psychologie pour comprendre que j’avais un gros problème avec mon égo, lui même lié à un problème d’estime de soi. Je ne m’aimais pas assez pour me dire : non, je n’ai pas besoin de ressembler à telle ou telle personne, je suis belle comme je suis. Non, je n’ai pas besoin d’avoir tel ou tel vêtement pour me sentir en confiance et jolie. Non, je n’ai pas besoin de mettre des photos de tout ce que je fais et montrer que je suis heureuse. En faite avec le recul, je suis maintenant convaincue que ce sont les personnes les plus heureuses qui ne postent rien, justement parce qu’elles sont trop occupées à VIVRE cette vie heureuse.

Maintenant que j’ai fait un gros travail sur moi, que je fais de la méditation, que j’ai pris conscience de plein de trucs au niveau de consumérisme etc, je vois bien que je n’étais pas la seule accro aux réseaux sociaux. Je le vois partout autour de moi.
Un exemple récent, celui d’un ami qui me racontait à quel point il était déprimé en ce moment mais qui, 5 minutes plus tard postait une photo de lui entouré de ses amis à une soirée en boîte tout souriant et l’air heureux. J’étais pareil, je comprends. C’est un peu comme si on n’avait pas le droit d’aller mal. Et surtout pas le montrer. On doit paraître forts, heureux, dans tous les domaines.
Un autre exemple, il n’y a pas longtemps j’étais à une soirée et ce qui m’a frappée c’était le comportement des gens. Hop là, on va faire des photos et des vidéos sur snapchat juste pour montrer qu’on est à une soirée, qu’on passe la meilleure de notre vie, alors que deux secondes après on reste tout seul dans son coin à regarder qui regarde ou like notre dernière vidéo postée parce qu’en fait, on s’emmerde bien comme il faut, à cette soirée. J’ai aussi tous ces amis qui dès que je suis avec eux ne peuvent s’empêcher de prendre une photo de tout ce qu’on fait. Hé, et si on passait un moment tous les deux, sans tous tes followers ?

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Meilleure soirée de tous les temps

J’ai l’impression que tout ça, c’est mentir aux autres et se mentir à soi-même. En plus, les réseaux sociaux nous font nous comparer les uns autres  en permanence. Pourtant, on est tous unique. Personne n’a les mêmes gènes, la même histoire, la même personnalité, ni les mêmes goûts. Des comparaisons entre des personnes tellement uniques, ça n’a pas de sens. D’autant plus quand on se compare à cette mise en scène idyllique.

À quoi ça sert de montrer qu’on est en train de faire du sport ? Qu’on vient de se mettre de la crème ? Qu’on vient de s’acheter des nouvelles baskets hors de prix qu’on va même jusqu’à appeler nos « bébé » ? À quoi ça sert de montrer que mon copain vient de m’offrir des fleurs ? Rendre les autres jaloux ? Montrer que notre vie est mieux ? Se rassurer soi-même ? Je ne répondrais pas à ces questions. Je pense que c’est à chacun de se les poser dès qu’il poste quelque chose sur les réseaux sociaux. Non pas parce que moi ça m’énerve de voir des postes comme ça, mais parce que je sais très bien ce qu’il y a derrière et que je pense que tout le monde serait plus heureux s’il se posait ces questions et y répondait honnêtement. 

Attention, je ne suis pas en train de dire qu’il ne faut plus rien poster et j’espère que les gens qui me connaissent ne penseront pas que je juge chacun de leurs faits et gestes sur les réseaux sociaux. Il n’y a rien de mal à poster des choses, il faut juste savoir pourquoi on le fait.

Paradoxalement, ce sont les réseaux sociaux qui ont participé à mon « éveil ». Je suis tombée sur un canadien qui faisait des vidéos sur ce qu’il faisait à son échelle pour participer à protéger l’environnement. J’ai rejoint plusieurs groupes écolo et alternatifs sur Facebook, j’ai découvert pleins de sites et de blogs grâce à eux. Cela m’a clairement fait apparaître le décalage qu’il y avait entre mes vraies convictions/idéaux et ceux que je vivais. On ne peut pas vouloir protéger l’environnement mais en même temps être une parfaite consommatrice. J’ai donc aussi clairement vu que pour pouvoir penser à l’environnement et aux autres, il faut déjà être bien dans sa tête. Il faut s’être déjà bien occupé de soi pour pouvoir s’occuper des autres.

Je me suis naturellement éloigné des réseaux sociaux. Pendant les vacances, deux semaines complètement OFF m’ont fait un bien fou. J’ai définitivement arrêté snapchat… je ne voyais plus l’intérêt de partager ma vie à chaque seconde. J’ai arrêté d’alimenter mon compte instagram personnel et j’ai profité du compte instagram de mon blog pour ne m’abonner qu’à des chaînes inspirantes de bons plats vegan ou de profs de yoga que j’adore et qui délivrent des messages positifs et inspirants. Sur Facebook, idem. Mais surtout je n’y vais plus beaucoup et surtout jamais dès le réveil ou juste avant de m’endormir ! Je me restreint à y aller seulement tous les deux jours ou alors une ou deux fois par jour, même si parfois je m’y perds et que j’y reste plus longtemps que prévu. Bref je cherche un équilibre. D’un côté je n’ai plus envie de perdre mon temps sur les réseaux sociaux mais d’un autre côté j’ai envie de partager ce que j’ai à dire.

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Il n’est pas trop tard pour inverser la tendance !

Je viens de relire tout ce que j’avais écrit jusque là et j’ai l’impression de parler (enfin d’écrire) comme une ancienne alcoolique anonyme, sauf que là je suis une ancienne accro aux réseaux sociaux anonymes. J’ai pas honte, je ne regrette rien mais je suis un peu dépitée. Dépitée, parce que je vois à quel point ces réseaux sociaux peuvent avoir un impact négatif dans la vie des gens en leur faisant croire qu’ils ne sont pas assez bien, pas assez beau, pas assez… tout. Mais mon côté optimiste n’est jamais loin et je vois bien aussi que les réseaux sociaux peuvent être un merveilleux outil de diffusion des idées et d’évolution des moeurs et donc de la société. Encore une fois, je pense que tout est une question d’équilibre et d’honnêteté vis-à-vis de soi-même.

Du love.

Bienvenue dans ma tête (promis j’ai fait du rangement)

Bienvenue sur l’espace public de ce qui se passe dans ma tête en version simplifiée :).  Y’a plus d’un an maintenant, j’ai eu une grosse prise de conscience écologique et personnelle, j’ai commencé à prendre soin de ma santé, j’ai adopté une alimentation végétalienne,  j’ai décidé de changer ma façon de consommer. Une nouvelle Liza (tadaaaaa !)

Et puis ce nouveau mode de vie responsable que je m’évertue à suivre est venu s’imposer dans presque toutes les discussions que j’entamais avec les gens à la fac, en soirée, dans la rue, dans le métro… Des fois, j’avais l’impression qu’il y avait écrit « ECOLO » sur mon front. Les gens m’interrogeaient pour savoir pourquoi j’avais commandé un plat végétalien au restaurant, pourquoi je me ramenais tout le temps des plats maison à la fac, comment je faisais pour ne pas être carencée, etc.

Youpi ! J’avais des trucs à partager qui pouvaient intéresser les gens et surtout qui va dans le sens d’un mode de vie plus éthique et responsable. L’occasion rêvée de faire réfléchir les gens sur l’environnement, le bien être et plus généralement sur notre système et notre merveilleuse société de consommation qui nous dit qui on devrait être et ce qu’on devrait faire en permanence. C’était il y a 9 mois. La réalité de la fac et de mes autres activités m’ont rattrapé, pas le temps pour écrire un blog pour l’instant (#ministre).

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Mais surtout je crois que ce n’était pas le moment. J’étais pas prête. J’ai continué à m’informer, à lire des livres, à regarder des documentaires, à avoir des débats avec des gens qui m’ont fait part de leurs opinions qui divergeaient souvent des miennes. Mais surtout, j’ai compris que ce que je pensais sur quelque chose ne devait pas rester figé. J’ai compris que ce que je pense à un instant T et que je considère comme la « vérité » ne le seras peut être pas demain. Et c’est bien comme ça.

Je pensais être quelqu’un ouvert d’esprit. Mais est ce qu’on fait preuve d’ouverture d’esprit quand on ne peut pas concevoir que les autres puissent penser autre chose que ce que nous pensons ? Est ce que penser que les omnivores sont cruels de continuer à manger de la viande après avoir été informé de ce qui se passait dans les abattoirs, c’est faire preuve d’ouverture d’esprit ? Pas vraiment. J’avais des débats mais je débitais les arguments qui étaient devenu ma vérité générale, sans vraiment faire de débat au final… J’imposais ma version, ma réalité à l’Autre, et l’Autre m’imposait sa propre réalité. C’était à celui qui avait le mieux travaillé son argumentation. On n’allait pas aller loin comme ça…

Heureusement et comme à son habitude, ma mère pleine de sagesse m’a gentiment rappelé qu’on ne peut pas imposer son avis aux autres. Chacun peut penser ce qu’il veut et heureusement. La liberté, c’est justement de pouvoir penser ce qu’on veut ! Par contre on peut montrer un chemin possible, qui inspirera peut être les autres à l’emprunter en se l’appropriant.

Mais justement ce chemin que moi j’empruntais et qui pourrait peut être en inspirer d’autres, est ce que moi même j’étais vraiment sûre de celui que j’empruntais ? J’étais en colère, vraiment en colère contre tout ce que j’avais appris et surtout je ne comprenais pas comment j’avais pu passer à côté de tout ce que je venais de découvrir. C’était comme si j’avais vécu dans une bulle de modernité, de confort pendant 20 ans sans me rendre compte que je faisais partie des acteurs principaux des problèmes éthiques, environnementaux, politiques et sanitaires d’aujourd’hui.

Comment ça mes virées shopping chez H&M et Zara sont nocives pour la planète ? Comment ça les animaux sont exploités pour autre chose que leur chair ? Comment ça les shampoings que je me mets sur la tête sont faits à partir de dérivés de pétrole ? Comment ça les déchets que je génère finissent en Afrique ? Comment ça j’ingère des pesticides à chaque repas ? Comment ça, je participe au maintient de conflits armés dans des pays africains pour le contrôle des métaux précieux qui se trouvent dans mon téléphone ?

Bon évidemment, j’ai pas vécu dans une grotte les 20 premières années de ma vie hein, je suis sensibilisée à l’écologie depuis petite… Mais ce que j’avais pas réalisé c’était à quel point je participais à tout ça. A quel point on y participe tous, souvent sans s’en rendre compte.

Alors voilà, qu’est ce qu’on fait quand on découvre que le monde va mal et qu’on participe à tout ça ? Moi, dans un premier temps, j’avais envie de le crier sur les toits, de secouer chaque personne que je croisais dans la rue pour lui dire ce qui se passait. Je partais en discours moralisateur dès que l’occasion se présentait. Pour repartir dans des débats stériles, encore et encore. J’ai commencé à en vouloir à la Terre entière.

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Mes humeurs dépendaient des infos que je lisais, tantôt j’étais désespérée par ce que j’apprenais, tantôt je découvrais des initiatives géniales et je voyais à quel point des gens se bougeaient pour créer un monde meilleur. Et puis la colère s’est estompée, aujourd’hui elle n’existe même plus.

Etre en colère contre quelqu’un, c’est comme vouloir lui jeter une boule de feu, on se brûle nous même. C’est pas moi qui le dit, c’est Bouddha. Une révélation cette phrase ! Être en colère ne sert à rien. C’est beaucoup d’énergie gaspillée qui pourrait justement être utilisée de manière plus productive comme participer à changer le monde ! Whaaaa. C’était devenu mon nouveau mantra, la petite phrase que je me répétais sans cesse.

En parallèle à tout ça, j’ai découvert le yoga, la méditation et j’ai lu beaucoup de livres de développement personnel. J’ai commencé à devenir beaucoup plus zen, à dompter la spontanéité de mes réactions, à contrôler mes émotions, à être ouvert aux autres et à leur personnalité, à ce qu’ils pensaient, j’ai commencé à les respecter pour ce qu’ils sont et tout ce qu’ils avaient à m’apprendre de par leur expérience.

La colère a laissé place au calme. L’incompréhension des autres a laissé place au respect. Et le sentiment d’impuissance a laissé place à une boule d’énergie qui veut passer son temps à créer le meilleur demain possible.

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Ca a l’air simple comme ça (ou pas ?) pourtant ça a pris plus d’un an pour que je sois assise ce soir devant mon ordinateur à écrire ces mots et le moment où j’ai eu cette prise de conscience. Parce que le changement c’est compliqué. L’Homme est naturellement résistant au changement, c’est pas moi qui le dit, c’est la science ! Le cerveau préfère s’en tenir à des schémas familiers, à rester sur les connexions qui se sont déjà créées. C’est déjà compliqué de faire marcher tout le corps humain, mais faudrait en plus pouvoir remettre en cause ce qu’on pense ? Pouvoir défaire tout ce qui a été créé et recommencer ? Nan mais oh !

Heureusement, on peut changer et je vis toute cette transition et cette quête vers un mode de vie qui correspond à mes valeurs comme un saut dans le vide, vers l’inconnu. Au début de ce saut, j’ai laissé tomber les certitudes, j’ai fait le plein de questions et je redécouvre le monde en me laissant inspirer par les gens dont les idées me parlent mais en remettant tout ça en question par les autres être humains géniaux qui pensent différemment !

Aujourd’hui je cherche à trouver un équilibre entre le fait de devoir vivre dans une grotte pour avoir un impact nul sur l’environnement…

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…et le fait de vivre comme une étudiante occidentale qui profite de tout ce que la société moderne a à lui apporter mais en ayant pour conséquence de réduire les ressources accessibles pour les autres en les exploitant…

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Je veux être ce minuscule être humain à l’échelle de l’Univers qui fait sa part pour créer le monde de demain où vivre de manière confortable ne signifiera pas enlever du confort à quelqu’un d’autre.

Vous me direz que ça n’aura pas vraiment d’impact. Pourtant, ça en a déjà sur moi… Mon mode de vie est beaucoup plus sain, mes relations avec les autres se sont améliorées, je me sens utile et je vis enfin selon mes valeurs. Je comprend enfin l’importance du célèbre « sois le changement que tu veux voir dans le monde » de Gandhi.

Au niveau global, c’est vrai que par exemple mon petit boycott de produits industriels ou animaux peut paraitre dérisoire, mais le mien plus celui de toutes les personnes qui sont déjà éveillées à un mode de vie plus responsable et plus celui de toutes les personnes qui se questionnent et aspirent à être plus écolo (que ça soit pour des raisons d’argent, de santé ou de convictions écolo pures et dures!), vous peut être ? Ça peut faire beaucoup !

Du coup sur ce blog, on va parler mode de vie responsable d’un côté, bien être (que se soit dans la tête ou du corps) de l’autre. Cette prise de conscience écologique est vraiment allée de paire avec une transformation personnelle et je veux vous écrire sur ce qui m’a amenée là où je suis.

Je veux vous parler des documentaires que j’ai vus, des livres que j’ai lus, des expériences que j’ai faites (culinaire notamment miam miam), des personnes que j’ai rencontrées, de ce que j’ai découvert pendant les heures de recherche que j’ai passées à me documenter sur tel ou tel sujet… pour vous exposer ma vision de la vie et si quelque chose vous fait réfléchir, vous fait tilt!, vous inspire, que vous puissiez vous en servir ! Comme je l’ai dit le voyage ne fait que commencer, j’ai de nouvelles questions tous les jours et quel bonheur de ne pas avoir toutes les réponses ! Ca laisse de l’espace. De l’espace à la créativité et à la bienveillance, pour créer demain.

Pour atteindre à la vérité, il faut, une fois dans sa vie, se défaire de toutes les opinions que l’on a reçues et reconstruire de nouveau et dès le fondement tout le système de ses connaissances. René Descartes

Je vous envoie du love et des good vibes !

Liza.

P.S : N’hésitez pas à commenter les articles directement sur le blog ou sur la page Facebook pour avoir vos avis, conseils, astuces, questions sur les différentes questions traitées 🙂